désiR charneL

Publié le par Anne Le Mottais

Heartbeat.

Nan Goldin

2000-2001

Diaporama de 245 photographies couleurs.

avec comme bande sonore:

Prayer of the Hearts, de John Tavener, interprétée par Björk et le Brodsky Quartet

Durée 15'08'

 

 

 

  Cette œuvre commandée à l'artiste par le Centre Pompidou en 2000, a été ressorti des fonds de la collection du musée à l'occasion de l'exposition Elles, qui met en avant la création féminine de ces 50 dernières années.

Nan Goldin, artiste américaine, utilise depuis les années 70 le médium photographique, elle n'est pas pour autant une simple photographe, mais trouve sa place aussi en tant que plasticienne, s’interrogeant à travers ces clichés aux questions du genre, des relations entre les êtres et le désir d’être deux.

Ce qu'elle tente de montrer, n'ai pas le reflet d'une réalité subjective, onirique, ou empirique, touchant le spectateur par son esthétisme photographique ou par son contenu universel. Elle prend une intimité propre pour fabriquer une matière essentielle à ces thèmes de prédilections. L’artiste ne met pas en scène ces photographies, elle tente seulement de prélever l’essence de son environnement, se qui déroutent, émeus ou transportent le spectateur dans un cadre de promiscuité aux sujets abordés dans l’installation.

 

Les thématiques de l'artiste sont souvent difficiles et l'œil cru de la camera obscura plonge le spectateur dans un rapport intimiste à l'œuvre, qui peut lui déplaire mais en même temps l’oblige à prendre conscience de sa condition humaine et son rapport à l’autre.

Le diaporama sonore ici présenté, dans lequel les images s'enchaînent par un montage de fondus enchainé à quelques secondes d'intervalle, permet d’insister sur chaque photographie répartie dans quatre tableaux montrant des couples enlacés. Il ya ici une mise en abîme de la notion de fusion: par la technique formelle et le contenu photographique lui-même. Ces corps dénudés photographiés pendant l'acte sexuel, ne mets pas le spectateur dans une position de voyeur, mais le renvoi à un sentiment de contemplation originel du désir charnel amoureux. L’œuvre redéfinie l’action de love-making, que l’on créé, que l’on construit à deux, dans une altérité.

 

La lumière artificielle utilisée dans la mise en scène des photographies, accentue le rapport intimiste et mélancolique du spectateur à l'œuvre. De plus cette installation multimédia, par l'intermédiaire de la musique, contribue à placer le spectateur dans un cocon, où il aurait presque envi de se trouver seul, car la plasticienne met à nu nos sentiments les plus pudiques. L'interaction entre l'œuvre et le spectateur permet à Nan Goldin d'aborder des sujets tabous dont l'homosexualité, l'apprentissage de la sexualité chez l'enfant, et notre regard face à l'axe sexuel. Le spectateur n’est pas en présence de clichés pornographiques ou choquants, au contraire  l’environnement sonore et visuel proposé au spectateur l’invite à découvrir un hymne à l’amour.

Cette installation s’inscrit dans la ligné du body art des années 70-80, impliquant le spectateur malgré lui dans une souffrance ou une perpétuelle question humaine. Pour l’artiste "la photographie est le contraire du détachement" il doit impliquer le spectateur, corps et âme.

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